Dans un précédent article, nous vous racontions comment Pipoca est née d’un simple appel téléphonique.
Aujourd’hui, nous parlons de ce qui suit : ce moment où l’idée devient projet.
Lancer sans plan détaillé : erreur ou audace ?
Certains nous diront :
“Créer une maison d’édition jeunesse sans business plan précis ? Mauvaise idée.”
Nous les comprenons.
Mais poser un cadre rigide dès le départ, ce n’est pas toujours pertinent.
Créer, c’est aussi avancer en construisant.
Il n’existe pas un seul modèle de réussite. Ni de template miracle.
Je pense à Seth Godin, l’un des penseurs les plus influents du marketing. Il a lancé The Domino Project, une maison d’édition indépendante, sans modèle classique, en misant sur l’impact du contenu plutôt que sur les règles du secteur.
Mais aussi à Toni Morrison. Elle a ouvert la voie à des récits ignorés en bousculant les codes de l’édition, bien avant de recevoir le Nobel.
Pas de modèle imposé. Une vision portée par le sens.
Nous savons ce que nous voulons. Mais pas encore dans quel ordre.
Notre vision est claire :
Créer un univers jeunesse autour d’un personnage fort, décliné en papier, audio et interactif.
Mais il fallait bien commencer quelque part.
Écrire, à deux voix
Écrire des histoires ? Évidemment.
Nous sommes là pour ça. C’est même notre point de départ.
Paul est auteur, parmi d’autres expertises. Il a déjà écrit et publié un livre jeunesse, des scénarios pour le dessin animé et le jeu vidéo, ainsi que des dizaines d’applications pour enfants.
Vanessa, elle, ne se considère pas comme autrice, même si elle a coécrit à quatre mains plusieurs histoires pour enfants.
Ce qui l’anime, c’est autre chose : concevoir des collections, les penser dans le temps, les faire circuler, les faire grandir. Le rôle d’éditrice, porté avec conviction.
Très vite, une dynamique s’installe.
Vanessa lance une idée, esquisse un premier script.
Paul entre dans le jeu. Il enrichit, il façonne. Il écrit en dessinant dans sa tête. Les images naissent au fil de ses phrases.
À l’arrivée ? Une histoire écrite à deux mains, pensée pour éveiller, faire rire, et nourrir les enfants. Une vraie collaboration créative, où chacun trouve sa place.
Trouver l’illustrateur
Une fois l’histoire posée, il nous faut des images.
Nous cherchons à deux. Ça va plus vite… mais le constat reste le même :
Il y a beaucoup de talents en ligne.
Et pourtant, ceux qui nous parlent sont étonnamment difficiles à trouver.
Peut-être à cause de la surabondance, du manque de référencement… ou simplement parce qu’ils ne sont pas disponibles, ou déjà bien trop sollicités.
Quant aux plus en vue ? Leurs univers sont magnifiques, c’est certain, mais pour un premier tirage à moins de 500 exemplaires, ce n’est pas encore pour nous.
Alors nous précisons notre direction artistique.
Nous définissons les textures : gouache, pastel, digital, vectoriel.
Et surtout, ce ton si particulier : un léger détachement du réel, un brin de poésie, une touche d’humour, un souffle de rêve.
Nous cherchons aujourd’hui celui ou celle qui fera rêver demain.
Et pour donner corps à tout cela, il fallait un support. Une première forme tangible.
Nous avons choisi, pour notre toute première sortie : le livre papier.
Pourquoi le papier d’abord ?
Le marché jeunesse reste très attaché au format imprimé.
Les grands-parents offrent des livres. Les familles les collectionnent.
Et malgré la présence des écrans, le livre reste un repère rassurant.
Concrètement
Nous avons choisi le format : 20,5 x 20,5 cm, couverture rigide.
Pourquoi ce format ?
– Il est classique et apprécié en jeunesse.
– Il s’intègre bien dans une bibliothèque.
– Il tient dans une enveloppe, donc facile à envoyer.
Et la distribution ?
Nous n’avons pas encore de distributeur, mais nous savons où nous voulons aller.
Nous ferons les premiers envois nous-mêmes, directement depuis notre stock.
Nous envisageons aussi l’impression à la demande.
Les deux options restent ouvertes pour le moment, et une étude plus approfondie, d’ici à quelques semaines, nous aidera à choisir la solution la plus adaptée à notre projet.
Et en parallèle, nous avons l’intention de collaborer avec des libraires.
Nous souhaitons tisser des liens solides avec celles et ceux qui font vivre les livres au quotidien.
Dès que cette phase se concrétise, vous serez les premiers informés.
Et sur le plan financier ?
Le coût de fabrication par exemplaire sera plus élevé que la moyenne, car nous en produirons moins de 500 pour ce premier tirage.
Mais il jouera un rôle clé : tester la réception, mesurer l’accueil, ajuster.
S’il fonctionne, nous lancerons un second tirage.
Un pas après l’autre.
Et surtout, nous allons chercher de l’argent pour financer tout ça. Ce sera l’objet d’un prochain article.
Ce qui nous anime
Nous faisons des livres jeunesse parce que c’est ce que nous aimons faire depuis toujours.
Mais nous aimons aussi les jeux, la narration interactive, l’innovation.
Nous voulons faire des livres intelligents, accessibles et adaptés aux usages d’aujourd’hui.
Et vous ?
Avez-vous, vous aussi, l’envie ou l’expérience de créer un livre pour enfants ?
Illustré, imprimé, interactif… ou peut-être sonore ?
Dites-le-nous en commentaire. Vos retours nous inspirent et nourrissent notre réflexion.
Leçon de terrain
Pour les créateurs, entrepreneurs, solopreneurs… et tous ceux qui préfèrent passer à l’action
Notre projet n’attend pas l’approbation du monde.
Il avance dès que nous avançons.
Nous n’avons pas besoin de tout savoir pour commencer.
Ce qui compte, c’est le premier pas.
C’est l’action qui crée l’élan.
Et pas après pas, nous bâtirons quelque chose de concret.
✨Popement vôtre